
La guerre de 2020 entre l’Arménie et l'Azerbaïdjan a laissé des cicatrices profondes, non seulement sur les soldats mais aussi sur les civils, en particulier les jeunes.
Suite à la participation de la présidente de Miassine, Astrig Marandjian, à un colloque international organisé par des psychanalystes suisses en Arménie, un projet est né pour répondre aux besoins urgents des jeunes traumatisés par ce conflit.
Ce projet s’adresse aux jeunes les plus fragilisés : anciens soldats, déplacés du Haut-Karabakh, réfugiés, jeunes en rupture. Il leur offre un double accompagnement : des thérapies de groupe régulières pour reconstruire l’estime de soi, et des parcours d’insertion professionnelle pour retrouver une place dans la société.
Des soins adaptés, au rythme des jeunes
Chaque mois, la Maison des Apprentis de Miassine accueille des groupes de parole animés par la psychothérapeute Yelena Hovhannisyan. Loin des discours formels, ces rencontres deviennent des bulles de respiration, où chacun peut poser ses douleurs sans être jugé.
Mais le travail ne s’arrête pas là : sorties culturelles, visites d’entreprises, rencontres inspirantes… Chaque semaine, les jeunes retrouvent un cadre, une écoute, une perspective.
Une façon d’agir malgré les blessures, à leur rythme.
Une passerelle vers l’emploi, avec plus de dignité
Depuis 2019, Miassine accompagne les jeunes arméniens en difficulté dans plusieurs régions du pays. À travers des formations professionnelles, des stages et l’acquisition de compétences humaines, l’association leur donne les moyens de construire un avenir solide.
En 2023, elle renforce son action dans la région de Chirak, l’une des plus fragilisées, en les formant à des métiers concrets comme la boulangerie, la pâtisserie, l’hôtellerie ou l’agrotourisme.
Ce projet répond à un double défi : permettre aux jeunes de retrouver leur place dans la société tout en apaisant les tensions sociales, aggravées par l’arrivée massive de réfugiés et le manque d’emplois.
D’ici 2025, ce projet entend accompagner 44 jeunes : 24 déjà engagés dans le programme de soutien psychologique de Miassine, et 20 nouveaux.
Grâce à un solide réseau d’entreprises locales partenaires, chacun bénéficie d’une formation concrète, sur le terrain, et d’un suivi individualisé. L’objectif est clair : leur offrir une vraie chance de se reconstruire, retrouver confiance et reprendre leur place dans la société.
Répondre aux Besoins d'une Région Fragilisée
La région de Chirak, encore marquée par le séisme de 1988, souffre d’un tissu économique fragilisé, accentué par l’arrivée massive de réfugiés et l’exode rural. Face à ces défis, le projet Miassine s’impose comme une réponse concrète : il crée des opportunités durables pour les jeunes, freine l’hémorragie démographique et restaure le lien social.
En plaçant l’humain au cœur de son action, en misant sur la formation, l’écoute et l’inclusion, ce programme prouve qu’il est possible de transformer une crise en levier d’avenir.